L’association des amis du Parc et du Château de la Droitière

On trouve la double appellation Drouetière ou Droitière dans les actes notariés dès le XVIIIe siècle. Sans doute une erreur de transcription écrite par un clerc, car la diphtongue OI se pronoçait OUÉ en patois. Après la guerre de 1870 le gouvernement instaure l'enseignement obligatoire afin d'éradiquer les patois et langues locales, la fameuse loi Jules Ferry. C'est ainsi que "Droitière" sera petit-à-petit plus utilisé.

Du XVIe siècle, il reste son nom de Drouetière qui viendrait du patronyme du sieur Drouet, sénéchal de la châtellenie d'Oudon, qui est à l'origine de la fabrication de fausse-monnaie dans la fameuse grotte située dans la falaise qui surplombe la Loire.

Le château de La Droitière fut construit au milieu du XVIIe siècle par une famille de négociants nantais, embelli en 1788 par François Guillet de La Brosse dans le plus pur style Néo-classique dit "Louis XVI". Ces travaux sont attribués à Mathurin Crucy.

Ayant été acquis en 1867 par Victor Fleury et son épouse Mathilde Verne, sœur de Jules Verne, il sera embelli et agrandi en 1872 par leurs soins, en s'appuyant sur les plans de Jourdan Blondel. Et surtout les deux beaux-frères vont créer ce parc exceptionnel.

Revendu en 1930, il devint ensuite sanatorium puis propriété du CHU. C'est à cette époque qu'il perdra nombres de ses éléments décoratifs intérieurs.

Aujourd'hui le parc a retrouvé ses contours et son ordonnancement grace à l'association qui replante de nombreuses essences rares dans la continuité du travail du XIXème siècle. Le château, nécessite quant à lui encore d'importants travaux de restauration.

Depuis 2018, l'association a procédé à plusieurs travaux pour le château. En effet, le premier but était de mettre hors d'eau les bâtiments. Après la révision de l'ensemble des toitures, en 2020, la tourelle Nord a pu être restaurée avec la ré-installation d'un oeil de bœuf en fonte de même origine que ceux en place. La porte d'entrée principale du château, massacrée lors de la période d'innocupation, a pu être refaite à l'identique en 2022. La mise hors d'air est en-cours avec la restauration des fenêtres d'origine du château et la pose de vitrages. Nous en profitons pour remercier les nombreux donateurs sans qui rien ne serait possible.

Véritable patrimoine historique et botanique, le parc, d'une superficie de 11 hectares, a évolué avec les siècles sans que les différents propriétaires fassent table rase du passé.

C'est ainsi que les abords du château gardent un ordonnancement classique typique des "jardins à la française" des XVII et XVIIIe siècles, et qu'il faut contourner ce "noyau" pour découvrir les aménagements réalisés au XIXe dans l'esprit pittoresque des "parcs anglo-chinois" en vogue à cette époque.

Victor Fleury, membre de la Société d'Acclimatation et de la Société Nantaise d'Horticulture, et son beau-frère Jules Verne vont donc agrandir le parc et le délimiter par des murs de pierres. Ils vont y implanter des arbres venus des quatre coins du monde dans les cales des bateaux rentrant au port de Nantes. 

C'est dans ces espaces que vous pourrez découvrir le magnifique Cèdre bleu de l'Atlas que Jules Verne a planté vers 1880, à La Droitière, dans la propriété de sa sœur Mathilde. Ce Cèdre est vraisemblablement en rapport avec le voyage que Jules Verne a effectué en 1878 en Algérie. Fasciné par le pays, il y retournera en 1884 et s'inspirera de ses visites dans ses romans.

Ce parc de La Droitière est sans nul doute le seul parc de France imaginé par Jules Verne.

 : Parc reconnu "Ensemble Arboré Remarquable" en 2022 par l'association A.R.B.R.E.S

et "Beau jardin" en 2023 par l'Association des Parcs et Jardins des Pays de la Loire.